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Politzer n’y voit pas Clair (PARIS-NORMANDIE)

Ecrit le 19/12/2010 par VS · Sans commentaire

Publié le mardi 14 décembre 2010 à 07H32 

 

 EDUCATION. Les personnels du collège veulent sortir du dispositif Collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite (Clair). Ils y sont entrés « à leur insu » à la rentrée.

Personnels et parents d'élèves craignent que le collège souffre de l'étiquette d'établissement violent accolée au programme Clair (photo Sylvain Fillastre)

Personnels et parents d’élèves craignent que le collège souffre de l’étiquette d’établissement violent accolée au programme Clair (photo Sylvain Fillastre)

Contrairement à son sigle, le dispositif expérimental Collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite (Clair) est loin d’être clair. Surtout pour les personnels des établissements retenus pour le tester. Dans l’Eure, ils sont deux : le lycée des Fontenelles à Louviers et le collège Politzer à Evreux. Deux à vouloir en sortir.
Les personnels du collège ébroïcien se sont en effet prononcés, lors du conseil d’administration du 4 novembre, contre le dispositif. Ils ont par ailleurs déposé une motion rédigée conjointement par les enseignants et les parents d’élèves et fait circuler une pétition qui a réuni quarante-cinq signatures.
Les griefs sont multiples : « le collège a été inscrit dans ce dispositif à l’insu de tous. Nous en avons été informés à la rentrée », assure un professeur qui souhaite garder l’anonymat non par crainte de représailles mais pour montrer qu’il s’agit d’un
« mouvement collectif ».
Les enseignants se déclarent par ailleurs « insultés » : « l’ambition, l’innovation et la réussite sont trois notions auxquelles nous sommes attachés depuis bien longtemps, s’insurge un autre professeur. Rien que cette année, trente projets sont menés en ce sens. Cela donne l’impression que nous ne savons pas faire notre travail, que nous n’avons pas l’esprit d’équipe. »
Les enseignants voient également en ce dispositif une remise en question de leur statut. La circulaire parue au bulletin officiel du 22 juillet dernier stipule en effet que tous les personnels se verront remettre une lettre de mission pour trois ans. « Les personnels […] qui n’adhèrent pas au nouveau projet seront encouragés à rechercher une affectation plus conforme à leurs souhaits », précise le texte. « C’est la porte ouverte au clientélisme », déplorent les enseignants. Les mêmes qui, dans le texte de la motion adressée au rectorat, déclarent vouloir refuser ce « chantage » : « Nous sommes titulaires de nos postes et ce sont nos statuts qui définissent nos services, pas un projet d’établissement ni le conseil d’administration ».
Si encore le programme Clair permettait à l’établissement d’obtenir des moyens financiers supplémentaires, la pilule serait peut-être mieux passée mais « il n’y a aucun budget supplémentaire hormis pour le préfet des études ». Un poste nouvellement créé dont la mission sera d’être le « responsable pédagogique et éducatif du niveau de classe qui lui est confié ». Pour les professeurs du collège Politzer, il s’agit là d’un « poste fantôme » ouvrant la porte à « toutes les dérives » notamment de « hiérarchisation » entre les personnels.
 

« Il faudra rendre des comptes »

Pascal Félix, principal du collège Politzer, est bien embarrassé depuis qu’il a pris ses fonctions en septembre. Depuis la rentrée, rien n’a été initié dans le cadre du programme Clair.
Mais ce qui est sûr, c’est que lui et l’équipe de direction devront « rendre des comptes sur ce qui a été mis en place ou pas », prévient le chef d’établissement dont le projet présenté en conseil d’administration porte notamment sur le développement des partenariats avec les écoles afin de faciliter l’entrée en collège et, en sortie de troisième, l’amélioration de l’orientation des élèves. « Ce projet a retenu toute l’attention des enseignants mais hors de ce dispositif. Ce qui achoppe, c’est le parallèle à faire entre le projet et son inclusion dans le programme Clair », commente Pascal Félix.
Ce dernier est bien conscient des points de la circulaire qui chagrinent les personnels : « il y a des craintes sur la partie gestion des ressources humaines et notamment la lettre de mission qui s’adresse aux nouveaux arrivants ».
Comment sortir de cette situation ? « Soit le chef d’établissement que je suis est convainquant sur certains points, obtient la confiance sur d’autres. Soit il y aura une décision académique ou ministérielle », prévoit Pascal Félix.
La position de Mario Demazières, directeur de cabinet du rectorat de Rouen est claire : « l’établissement reste dans le dispositif Clair. Si les personnels le souhaitent, nous pourrons les recevoir et leur expliquer de beau dispositif comme nous avons déjà pu le faire pour d’autres établissements. Je pense que cela va se mettre en place. J’ai le sentiment très fort que l’équipe rassemble de grands professionnels qui mettront en place des outils pour la réussite de leurs élèves ».

L’AVIS DES PARENTS

Ils se prononcent aussi contre Clair :”ce qui nous préoccupe est que le collège puisse être catalogué établissement à “caractère violent” ce qui est loin d’être le cas. Une publicité telle que le programme Clair risque fort de nuire à la réputation du collège et générer une baisse des effectifs. Nous avons la chance d’avoir pu conserver une certaine mixité, de respecter ainsi la laïcité à l’école. Autre grande inquiètude, celle que l’enseignement ne dérive ves un appentissage à deux vitesses. Nous avons le sentiment que l’école de la République court un grand danger, celui de glisser vers un enseignement privé.”

Une autre résistance

Dans l’Eure, le dispositif Clair a déjà rencontré des réticences.

Le collège Alphonse-Allais, à Val-de-Reuil, était également pressenti pour devenir établissement pilote. L’équipe de direction aurait toutefois refusé d’intégrer ce dispositif. Contacté, le principal n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet.

Le second établissement eurois à expérimenter Clair est le lycée des Fontenelles à Louviers. Une pétition recueillant plus de quatre-vingt-dix signatures y a également été signée.

Depuis la rentrée, un préfet des études a été nommé aux Fontenelles : « Il s’agit d’un professeur de seconde qui a repris, mais pas à temps complet, des initiatives qui se faisaient déjà : aide individualisée, tutorat… explique le proviseur Daniel Fraboulet. C’est un plus reconnu mais qui, pour le moment, ne modifie pas fondamentalement le fonctionnement des classes de seconde. »

Catherine Rol

Rubrique : News

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